Leur projet a mûri pendant deux ans. Romain, 34 ans et Séverine Lagache, 38 ans partiront vivre à Madagascar en juillet avec leurs trois jeunes enfants pour aider d’autres enfants : ceux qui vivent dans les rues malgaches.
Lui, était responsable national de l’innovation au sein de la fondation Siel Bleu et pompier volontaire à Montbéliard. Elle, était interprète pour les malentendants. Parents de trois jeunes enfants (7 ans, 5 ans et deux mois et demi), ils ont vendu leur maison, leur voiture et en ont donné une aussi, quitté leur métier, leurs amis… Ils laissent derrière eux leur vie confortable d’Exincourt pour partir vivre à Madagascar, dans une région où la vie n’est faite que de bric et de broc et où les orphelins se comptent par milliers.
« Mes parents vivent déjà à Madagascar où ils font de l’humanitaire. Ils sont à l’origine de l’association Philadelphie-Madagascar. Et puis un jour, on a eu l’occasion de les rejoindre quelques semaines pour les vacances. Quand nous sommes arrivés là-bas, on s’est dit que c’était un pays dans lequel on n’irait pas vivre » témoigne Romain Lagache. Et puis le destin en a décidé autrement.
On ne peut pas expliquer ce qu’on a ressenti ce soir-là mais dans notre cœur, il y avait cette forte envie d’agir
Un soir de 2019, au détour d’une rue perdue malgache, le couple tombe sur des dizaines et des dizaines d’enfants, endormis sur des cartons, serrés les uns contre les autres pour se réchauffer. La misère indicible. Impensable, inacceptable. Ils décident alors de « tout plaquer » pour venir en aide à ces orphelins ou ces enfants des rues. « On ne peut pas expliquer ce qu’on a ressenti ce soir-là mais dans notre cœur, il y avait cette forte envie d’agir ».
Romain, 34 ans et Séverine, 38 ans, créent alors une association : « les 2400 sourires ». « Notre association a trois axes d’actions : offrir une prise en charge des enfants en construisant un village composé de plusieurs intérieurs de 10 places. Des « mamas » seront recrutées pour recréer un noyau familial. Il y aura aussi un pôle scolaire et on favorisera l’accès au sport et à l’art ».
La crise de la Covid-19 a fait exploser le nombre de pauvres
Ce village sera situé à Ivato, située dans la Province d’Antananarivo. Ce petit village est dépourvu d’eau, de routes et l’électricité fonctionne rarement.
Les associations à Madagascar se multiplient et pourtant le nombre d’enfants laissés dans les rues augmente. « La crise de la Covid-19 a fait exploser le nombre de pauvres et la famine, dans le sud du pays, provoque un exode rural important ». A Madagascar, les enfants des rues sont, soit orphelins parce que abandonnés ou parce que leurs parents sont décédés, soit ils vivent dans la rue parce que leurs parents y vivent déjà. Madagascar est le 5 eme pays le plus pauvre du monde, selon le Fonds Monétaire International (FMI). 92% de la population vit sous le seuil de pauvreté, avec seulement deux dollars par jour.
Les cartons des Lagache à Exincourt sont faits, stockés pour l’instant dans une ferme d’un ami à cause de la pénurie des containers. Leur départ, définitif, est prévu début juillet.
L’association de Romain et Séverine Lagache, “2400 sourires” cherche des parrains et des marraines pour aider à sortir les enfants des rues. Les parrainages sont à hauteur de 20€ par mois et permettent d’intégrer les enfants dans le village des sourires.
Vanessa Hirson
Source: France3-Région BFC du 02 juin 2021