Faune ou flore, les espèces endémiques malgaches sont dans des situations critiques. Les activités humaines sont les premières causes.

Localement appelés fanihy ou ramanavy, le pteropus rufus ou renard volant malgache font partie des 14 espèces de chauve-souris endémiques de la Grande Île. Cette espèce localement consommée et observée dans plusieurs régions du pays est actuellement vulnérable selon les données publiées par les scientifiques aussi bien nationaux qu’étrangers. La Fondation pour la Biodiversité et les Aires Protégées de Madagascar, dans une publication sur l’Aire Protégée d’Oronjia note d’ailleurs que sur les cinq espèces de chauve-souris endémiques observées dans cette aire protégée, trois sont vulnérables dont le renard volant Malgache. La dégradation de leur habitat naturel par la déforestation, les cultures sur brûlis, les chasses illégales ou encore le défrichement des forêts pour en faire des terres aptes à la culture de produit comme le maïs ou du riz est citée comme première cause de la perte de ces espèces endémiques malgaches. Il conviendrait de noter que ces espèces participent de façon cruciale à la régénération des forêts. Fructivores, ces animaux jouent le rôle de pollinisateur ou encore de pollinisateurs si d’autres d’entre elles constituent des agents de dissémination des graines. Outre cela, les renards volants de Madagascar jouent un rôle de régulation de certaines populations d’insectes.

Consommation. A l’instar des renards volants malgaches, beaucoup d’espèces protégées sont consommées par les populations locales. Une pratique courante qui s’observe dans plusieurs régions et qui commence à changer dans d’autres. La consommation de lémuriens commence à disparaître des menus. Il conviendrait de noter que la situation d’extrême pauvreté accentuée par la pandémie de Covid-19 a exacerbé la destruction des habitats naturels des espèces endémiques du pays. Le choc de cette crise a fait que plusieurs foyers n’ont plus eu de moyens de subsistance les forçant à se tourner vers les forêts et les ressources dont elles disposent.

José Belalahy

Source: Midi-Madagasikara du 14 juin 2022