Réagissant à ces paniques et mauvaises nouvelles qui pullulent dans les réseaux sociaux, et concernant la monstre de peste en train de ronger doucement notre pays, j’envoie mes pensées et ondes positives, en guise de solidarité, à tous les malgaches de Madagascar. N’oublions pas cependant qu’ avec nos titres de citoyens et vos titres d’habitants, nous sommes aussi de vrais responsables de nos propres propretés, vies ou survies…Certes, nous avons le droit d’ espérer de nos dirigeants qu’ils nous fassent bénéficier des divers services publics, ne serait-ce que des plus basiques en temps normal et de sérieux dispositifs médicaux de prévention et de soins gratuits ou faciles d’accès en période exceptionnelle. Mais si les responsables tardent à le faire, prenons-nous en main et prenons en main nos propres sécurités, nos propres protections, nos propres santés…
Les principaux responsables demeurent toutefois les gouvernants. N’ayant pas pu maîtriser à temps la propagation de cette maladie, il est grand temps que les divers responsables étatiques développent désormais le sens de l’ANTICIPATION et de la PRÉVOYANCE, de la PREVENTION, de la PREVISION, car GOUVERNER C’EST PRÉVOIR. Et aujourd’hui, je voudrais particulièrement communiquer sur “la réalisation de cette action avant le moment attendu ou prévu” et que l’ on nomme “ANTICIPATION”. Il est dommage en effet que des mesures sérieuses n’aient pas été prises depuis le début soit depuis quelques mois où l’on a signalé l’existence de cette pandémie à Tana, à Toamasina. Pas assez d’informations disponibles, ni assez de sensibilisations organisées, encore moins de communications planifiées et effectuées (affiches, spots TV, sport radios, journaux, sensibilisation intense et fréquente par la société civile, par des agents de santé communautaire…). Et pourtant PRÉVOIR ne signifie t-il pas imaginer ce qui doit arriver ? anticiper ? devancer ? envisager ?planifier ?organiser ? Et pourtant PRÉVOIR ne signifie t-il pas prendre des mesures en prévision de quelque chose (en anglais : To plan) ? ou encore juger par avance qu’une chose doit arriver ? Bref, prendre des précautions, des mesures d’avance, faire les préparatifs nécessaires et ne pas attendre que le mal ravage pour réagir et ensuite agir..Les moyens humains manquaient ? nous avons les militaires, les volontaires et bénévoles des diverses associations de la Société civile, les médecins, les éducateurs et enseignants, les communicateurs et les journalistes. Les moyens techniques ont eu du mal à être rassemblés ? Vous avez le pouvoir de mobiliser les savoir-faire des divers spécialistes, de nos milliers de médecins et d’agents de la santé et faire appel aux appuis du secteur privé pour les besoins logistiques.Si les moyens financiers posaient problèmes, pourquoi ne pas faire de bricolage avec nos ressources financières qui proviennent des bois de rose, de l’or et des diverses autres ressources naturelles du pays au lieu de toujours attendre les contributions de la Communauté internationale ?
Dans les autres pays, dès les premiers jours de suspicion de l’arrivée d’une pandémie, les dirigeants et autorités se mobilisent et mobilisent les divers acteurs (publics, représentants de la société civile, représentants du secteur privé, représentants de la communauté internationale..) et se réunissent nuit et jour afin de se concerter et prendre les diverses mesures drastiques, chercher les divers moyens (techniques, financiers, matériels, et humains) pour vraiment maîtriser le danger et éviter les dégâts. Pendant ces périodes critiques, les hauts responsables ne dorment que quelques heures, perdent du poids, commencent à avoir de profondes cernes sous leurs yeux, et n’ont de temps que pour le travail. En France, l’opération Sentinelle coûte “près d’1 million d’euros par jour et durera le temps nécessaire ». Dans le cadre de cette opération de prévention des actes terroristes, plus de 10.500 militaires sont mobilisés sur le territoire national afin de surveiller et de protéger environ 830 lieux sensibles. Pour donner une idée de l’ampleur, de la sériosité et de la fermeté des mesures que l’Etat prend pour protéger sa population. Pour dire que devant un fléau national, et qui menace sérieusement des vies humaines, il ne devrait plus y avoir d’autres excuses pour justifier l’inaction ou le retard d’actions. C’est ainsi le moment où les responsables doivent plus que jamais être responsables car il s’agit de protéger des vies humaines. Des malagasy malades et surtout tués par la peste seraient une perte douloureuse pour les familles et les foyers, des acteurs de moins pour l’économie, une source de division pour la société, mais aussi une honte au niveau international car nous ne sommes plus en 1929 où l’on a déjà commencé à parler de la peste à Madagascar mais en 2017, soit presque 80 ans après, en pleine ère numérique, technologique et donc de savoirs, d’informations, de connaissances…qui nous aident dans presque tout..
L’heure n’est plus à la politique politicienne mais à l’action. Soyez tous courageux et que Dieu bénisse Madagascar.
Cri du Cœur de Ny Soatiana Rajoelisoa sur Facebook du 2 octobre 2017.