C’est un moyen qui permettra aux PMA d’atteindre les Objectifs du Développement Durable, selon le Rapport de la CNUCED de 2015.

Le développement rural revêt une importance particulière pour les PMA (Pays Moins Avancés) qui regroupe 48 pays en Afrique dont Madagascar. En effet, plus de deux tiers de la population vivent dans des zones rurales où le taux de pauvreté est deux fois plus élevé que dans les zones urbaines. Cette situation ne devrait pas beaucoup évoluer d’ici à 2030, la période visée par les Objectifs de Développement Durable (ODD). Au contraire, le nombre de la population rurale va encore augmenter rapidement, atteignant un taux de 40% pour le cas de Madagascar. Mais pour éliminer la pauvreté dans les PMA, la transformation de l’économie rurale s’impose. Le Conseiller Economique du PNUD, Simplice Zouhon BI, l’a évoqué lors de la présentation du rapport de la CNUCED (Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement) 2015 hier au Média Corner à Antsakaviro.

Investissement. Le thème de ce Rapport est d’ailleurs intitulé « Transformer l’économie rurale ». « Ce qui permet aux PME d’atteindre les ODD. Et pour ce faire, il faut investir davantage dans les activités de Recherche & Développement afin d’améliorer la productivité agricole et le système de production tout en renforçant le service national de vulgarisation agricole. Notons qu’il y a un grand écart de productivité entre les agriculteurs des pays développés et leurs homologues des PMA. Une hausse importante des investissements dans les infrastructures et services sociaux de base comme l’éducation et la santé, s’avère également indispensable. Il faut également accroître l’utilisation d’intrants agricoles adaptées aux conditions climato-pédologiques des zones rurales », a-t-il soulevé. Ce Conseiller Economique du Système des Nations Unies a également fait savoir que les PMA n’arrivent pas souvent à s’approprier aux nouvelles technologies alors que cela contribue à la modernisation de l’agriculture.

Condition sine qua non. Par ailleurs, l’économie rurale non agricole devrait être développée sans oublier la diversification   des marchés. « Il faut également encourager en particulier les femmes et les petits producteurs vulnérables à adpoter des innovations et des nouvelles technologies par le biais des subventions des intrants, entre autres », a exposé Simplice Zouhon BI. Notons que plus de la moitié de la main-d’œuvre agricole constituent des femmes alors qu’elles ont un double fardeau avec les tâches domestiques. Elles n’ont pas le droit de contrôler les recettes de la vente de leurs récoltes. Leur accès au financement et à la terre est en plus limité en raison des pratiques et droit coutumier. A Madagascar, plus de 80% des propriétaires fonciers sont des hommes. L’électrification rurale, le financement des secteurs productifs, la bonification du taux d’intérêt pour le financement et la diversification vers les produits agricoles à forte valeur ajoutée, constituent également une condition sine qua non pour la transformation de l’économie rurale. De son côté, le directeur général du ministère de l’Agriculture, Voahangy Arijaona avance que cette nouvelle approche constitue désormais une priorité de l’Etat à Madagascar.

Navalona R. 

Midi-Madagasikara 27/11/2015