Patronat, syndicats et économistes s’unissent pour former une Alliance pour l’Industrialisation durable de Madagascar. Ils soutiennent qu’il n’y aura pas de développement possible sans industrialisation.
Les forces vives derrière l’industrialisation. Le 5 décembre est à marquer d’une pierre blanche pour l’industrie malgache. C’est le jour de la naissance de l’Alliance en faveur de l’industrie durable qui regroupe cinq organisations, dont le Syndicat des industries de Madagascar (SIM), le Groupement du patronat malgache ou Fivmpama, la Solidarité syndicale de Madagascar (SSM), la Conférence des Travailleurs de Madagascar (CTM) et le Cercle de réflexion des économistes de Madagascar (Crem).
Issues des milieux économique et social, celles-ci partagent le patriotisme économique et ont la même conviction qu’il ne peut y avoir de développement sans une industrialisation forte et soutenue. «C’est la première fois que plusieurs entités se mobilisent pour soutenir l’industrialisation. Celle-ci n’a jamais été considérée comme un levier de croissance, mais plutôt comme un instrument politique. C’est le pourquoi de la dégradation flagrante de notre économie depuis des décennies. Cette Alliance appuie la loi sur le développement de l’industrie (LDIM) qui est en cours d’adoption par les parlementaires. L’industrialisation est un facteur clé de la croissance économique si elle est considérée comme une des priorités nationales», avance Fredy Rajaonera, président du SIM.
« L’Etat est appelé à tenir le rôle de facilitateur dans le développement de l’Industrialisation qui s’avère très précaire, voire inexistante à Madagascar,», d’après Erick Rajaonary, président du Fivmpama. Cet Industriel constate que l’heure est grave et que les chiffres, notamment le taux de chômage qui atteint 2% et l’existence de deux millions d’emplois dans le secteur informel qui parlent d’elles-mêmes. Par ailleurs, près de 400 000 jeunes arrivent chaque année sur le marché de l’emploi, d’où la nécessité du développement de l’industrialisation pour créer des emplois. Cette Alliance est surtout un moyen pour faire pression à l’État afin que celui-ci prenne ses responsabilités. « Plusieurs pays comme le Brésil, la Chine et l’Ethiopie se développent grâce à l’industrialisation, notamment l’industrie de transformation.
A Madagascar, l’État n’alloue que 0,7% de son budget général au ministère de l’Industrie. Ce qui prouve que le secteur est encore loin d’être sa priorité. Actuellement, ceci représente moins de 15% du PIB du pays alors qu’il pourra contribuer à 25% à l’horizon de 2020 si l’Industrie devient une priorité de l’État, si celui-ci revoit son système fiscal qui est défavorable aux Industriels locaux, s’il soit un facilitateur pour l’accès des Industriels au financement vu le taux d’intérêt bancaire très élevé à 20% au lieu de 13 ou 15% la moyenne », dénonce, pour sa part le Crem. L’appel à l’Alliance pour l’Industrialisation durable à Madagascar est entendu par le ministère de tutelle, représentant de l’État. Ce département rassure que la LDIM protégera plus les Industriels locaux, entre autres, de la corruption, de la concurrence déloyale et de la délinquance économique.
Source: lactualité par Michella Raharisoa le 6 décembre 2017