La pauvreté qui continue de sévir à Madagascar trouve avant tout son origine dans l’incapacité des dirigeants qui se sont succédé à mettre en place une politique agricole efficace.
Environ 77% de la population rurale vivent en dessous du seuil national de pauvreté. Et quand on sait que plus de 80% de Malgaches vivent en milieu rural, la grande majorité de la population vit donc dans une situation d’extrême pauvreté.
Inefficacité. Une situation qui trouve son origine dans l’inefficacité des actions entreprises pour le développement agricole. Selon la Banque mondiale, dans son dernier rapport sur la conjoncture économique, la performance constamment médiocre du secteur agricole signifie que la majorité de la population ne ressent pas les retombées de la croissance économique. « Environ 80% de la population exerce des activités agricoles, principalement dans les zones rurales où l’agriculture de subsistance est la principale source de revenus. Entre 2001 et 2012 (dernières données disponibles), 77 %de la population rurale vivaient en dessous du seuil national de pauvreté – un chiffre qui est resté inchangé. Et entre 2014 et 2017, le secteur agricole s’est contracté en moyenne de 0,8 %par an. Ce qui indique que la croissance économique de ces dernières années ne s’est pas traduite par une amélioration significative du bien-être de la population rurale».
Vanille. Et pourtant quelque part, la nature est généreuse pour le pays. « Les conditions climatiques de Madagascar peuvent être à la fois une bénédiction et une malédiction pour les performances agricoles » selon toujours la Banque mondiale. « Le climat unique du pays a permis à certaines cultures de rente comme la vanille, le girofle et d’autres épices à prospérer et à soutenir les moyens de subsistance des agriculteurs engagés dans ces secteurs agroalimentaires. Malgré les effets des cyclones Ava et Eliakim au début de l’année 2018, les recettes tirées de la production de vanille sont restées fortes car les prix demeurent élevés. Ce qui devrait attirer de nouveaux agriculteurs cherchant également à bénéficier de prix élevés ». Malheureusement, le pays n’est pas épargné par les catastrophes naturelles qui sont particulièrement néfastes pour l’agriculture. Cependant, la grave sècheresse et les cyclones de 2017 ont réduit l’offre de riz produit localement d’environ 20%. En conséquence, le secteur agricole (en tant que sous-secteur du secteur primaire) s’est contracté d’environ 6,6 pour cent en 2017. Une pluviométrie plus favorable en 2018 devrait accroître la production de riz, apporter une meilleure récolte et améliorer la sécurité alimentaire des plus vulnérables. Dans l’ensemble, le secteur de l’agriculture devrait connaître une croissance annuelle de 4,5 % en 2018.
R.Edmond.
Source: Midi-Madagasikara du 20 août 2018.